Ministère des Outre-mer : Suggestions solidaires pour les ultramarins de France.


Ministère des Outre-mer : Suggestions solidaires pour les ultramarins de France.

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Article N°26398

Ministère des Outre-mer : Suggestions solidaires pour les ultramarins de France.

La pandémie de la Covid-19 a engendré une crise sanitaire sans précédent, touchant les individus à l'échelle planétaire. Au niveau national, la France et tout particulièrement les DROM-COM ont subi les conséquences de la récession économique mondiale.
Les ultramarins (UM) venus en France dans le but d'étudier, travailler, se former et très souvent par obligation du fait du manque de formations et d'emplois dans leur région respective. De plus, les UM ont vécu un double isolement. 
Le premier concerne de fait l'isolement qui est la résultante de l'éloignement géographique de leur cercle social (famille, amis...) qui s'est accru par les nombreux confinements. Ainsi, nombre des étudiants n'ont pas pu se constituer d'entourage dans leur ville d'accueil, notamment du fait de la diminution des interactions sociales et de la généralisation des cours à distance et du télétravail.
La pandémie a mis en exergue l’accroissement de la fracture sociale en France, qui se décline sous plusieurs problèmes sociaux sous-jacent, amplifiées par les médias qui ont dû traiter plus attentivement les sujets suivants :
  • La hausse de la précarité ;
  • La hausse des violences conjugales ;
  • La hausse du taux de suicide des jeunes et des séniors, 
  • La hausse divorces ;
  • La hausse de l’exclusion sociale ;     

Décentralisation de l’informations pour les UM :
L’utilité de la décentralisation de l’information, permettrait d’étendre cette dernière et de la généraliser. Ceci efficacement La décentralisation des informations permettrait aux UM concernés :
- de présenter une vision plus globale des possibilités qui sont proposées aux jeunes UM et de coordonner les actions et initiatives locales afin d’agir efficacement par le biais d'une association/ un organisme reconnu(e) à l'échelle nationale qui met en avant les actions destinées aux UM dans une logique de développement de leur pouvoir d'agir.
D'aider nos jeunes à se construire un parcours professionnel concret. 
De façon plus générale, sur le long terme : lutter contre le chômage et créer une montée en compétence des jeunes UM qui engendrerait une attractivité économique plus forte dans ces territoires lésés par l'emploi et l'offre de formation.
Afin de rendre opérationnel et efficace cette décentralisation de l’information, elle serait diffusée par le biais des :
  • Présidents de Région de chaque de DROM-COM ;
  • Ecoles (l’enseignement secondaire et supérieur public/privé) ;
  • Collectivités locales et territoriales ;
  • Médias (radios, télévisions et réseaux sociaux) ;
  • Antennes de jeunesse, les missions locales ;
  • Associations locales ;
  • La future Maison des Outre-mer à Paris ;
La création d’un site internet unique, regroupant les informations en fonction de leur localité, qui incorporerait tous les moyens de diffusion précédemment cités, sous forme de plusieurs rubriques pour chaque DROM-COM telles que :
  • Le recensement des besoins des DROM-COM (priorité absolue) ;
  • Les informations générales (sur toutes les associations UM de l’hexagone, bassin de l’emploi, formation, conférences etc.) ;
  • Un abonnement à des Newsletters afin de suivre l’actualité, et surtout d'avoir des informations en temps réelles et actualisées régulièrement ;
  • Des informations culturelles, sportives, citoyennes ;

A travers cette décentralisation généralisée de l’information, il serait judicieux de créer un listing de toutes les associations à proximité de leur futur lieu de résidence (logements étudiants, logements jeunes travailleurs etc.), ce qui faciliterait et favoriserait in fine leur intégration sociale en France. 


Recensement spécifique des UM :
Un recensement spécifique des UM renforcerait et alimenterait en données l’INSEE (institut national de la statistique et des études économiques). Pour ce faire, ce recensement se déclinerait sous plusieurs formes dont un :
  • Recensement des UM désirant venir en France ;
  • Recensement des UM arrivés en France ;
  • Recensement par catégorie (étudiants, jeunes travailleurs, stagiaires ou formations, créations d’entreprise) ;
  • Recensement de leur lieu d’habitation ;
  • Recensement du domaine d'étude, bac obtenu, diplôme préparé, secteur d'activité. Pour par la suite proposer ces formations sur place ;
  • Recensement de toutes les associations ultramarines à l’intérieur et à proximités des universités, idem pour les écoles de commerce ;
  • Recensement des entreprises dirigées par des UM en France ;

Dans le but d’obtenir un résultat optimal de ce recensement spécifique, il serait intéressant de créer un partenariat ou coopération avec LADOM (L’agence de l’outre-mer pour la mobilité), puisque cette agence dispose d’un grand nombre d'informations concernant les UM. Ces informations faciliteraient le recensement (possibilité de base de données pour l’Etat au regard du RGPD = règlement général de la protection des données, utilité d’intérêt général).
Ces différentes formes de recensements permettraient d’être pragmatique, efficace, et d’agir rapidement en cas de crise, pour identifier précisément tous les ultramarins dans l’hexagone. Permettant ainsi une réponse rapide à leur besoin, et de proposer des solutions adaptées à leur problématique réduisant les risques suivants :
  • L’isolement ;
  • La précarité sociale ;
  • L’exclusion sociale ;
  • La diminution du décrochage scolaire ;

Création d’un fonds de solidarité pour les UM :
La création d’un fonds de solidarité serait une bonne alternative en cas de futures crises, sanitaire, sociale et économique etc.  Cela éviterait un risque accru de précarité pour les UM de France. 
Cette initiative serait d’une grande aide pour nos UM, mais aussi limiterait la fracture sociale, et diminuerait le risque de précarité au sens du sociologue Serge PAUGAM, et ainsi agirait en prévention de l'exclusion sociale causant par la suite la mort sociale, voire physique de l'individu. 
Se faisant, ce fonds de solidarité serait alloué dans la plus grande transparence et parité, avec un travail de mutualisation de toutes les collectivités, en fonction des éléments d’information recueillis par les différents recensements.


Prenons comme exemple la santé publique :

La santé, au sens de la définition de l'OMS constitue “ un état de complet bien-être physique, mental et social, qui ne consiste pas seulement en l'absence de maladies ou d'infirmité.”  Cet éclairage nous permet d’inclure entre autres, le mal-être psychologique. 

Durant la crise, la santé mentale s'est également retrouvée au cœur des débats publics, notamment avec la mise en exergue des chiffres suivants du Ministère des Solidarités et de la Santé :
  • Selon l’OMS, 1 Européen sur 4 est touché par des troubles psychiques au cours de sa vie.
  • En France, on estime que 15 % des 10-20 ans ont besoin de suivi ou de soin.
  • 7,5 % des Français âgés de 15 à 85 ans ont souffert de dépression au cours des 12 derniers mois.
  • 9 300 suicides et 200 000 tentatives de suicide par an, soit 24 décès par jours.

Ainsi, ce fond pourrait permettre la création d'un groupement de psychologues sensibilisés aux problématiques des UM. Dans le but de lister les thérapeutes volontaires disponibles par région et de permettre une aide financière favorisant la prise en charge des UM concernés. Au niveau local, cela pourrait aussi donner lieu à la création de groupe ou espace de parole dédiés à cette problématique.

Prise en charge des loyers des étudiants :
La crise sanitaire a augmenté la précarité au sein de la population estudiantine en provenance des Outre-mer. Cette précarité s’est manifestée par le non-accès aux boulots étudiants, ce qui a provoqué une baisse de leur pouvoir d’achat. Rappelons que les étudiants font partie des catégories les plus touchées par la pauvreté. Cette précarité a augmenté considérablement pour les raisons suivantes :
  • Chômage partiel à cause du covid19 = baisse des revenus ;
  • Chômage total = pas d’allocation chômage pour ceux qui n’ont pas rempli les conditions pour y prétendre, et ou l’allongement de la période de chômage perte d’allocation pour ceux qui arrivent en fin de période ; 
Ces étudiants et jeunes travailleurs ne peuvent plus payer leur loyer, ils se retrouvent donc dans situation de grande difficulté, avec une accumulation de dettes de loyers impayés.
Le fonds de solidarité permettrait également de prendre en charge une partie des loyers des UM les plus démunis, en fonction de critères de nécessité. Ou de négocier une baisse des loyers, ou une prise en charge par le Conseil régional dans la région dans laquelle ils vivent, et ou une prise en charge par le Conseil départemental. Nous sommes donc sur une prévention des expulsions. De plus, il y a possibilité de travailler en coordination avec les CCPEX (Commission spécialisée de Coordination des Actions de Prévention des Expulsions Locatives). Et dans un dernier cas, un gel pour les loyers impayés.



Aide financière au retour en Outre-mer : 
Cette crise sanitaire qui a et continue d’impacter socialement et économiquement la vie des UM.  
Ainsi, le confinement a renforcé involontairement l’isolement social, car les étudiants UM, les stagiaires, et les intérimaires ne pouvaient ni travailler donc ni payer leur loyer, par faute de revenu. A la suite de cela, une grande frustration s’est installée chez les UM avec un sentiment d’abandon des pouvoirs publics.  Beaucoup d’étudiants souhaitent retourner auprès de leur famille (dans les DROM-COM) afin d’éviter cet isolement, cependant par manque de moyens financiers nécessaires ils ne pouvaient pas payer un billet d’avion pour rentrer chez eux. 
A travers le fonds de solidarité, il serait d’une grande utilité que le Ministère des Outre-mer dédie spécifiquement une branche « Aide au retour dans les Outre-mer », en prenant en charge une partie ou la totalité du billet d’avion retour sous certaines conditions.


Création de bons alimentaires pour les UM :
Afin de lutter efficacement contre cette la précarité et l’isolement social qui touchent un grand nombre d’UM. La création de cartes repas alimentaires pourrait être une réponse complémentaire au fonds de solidarité. Ces cartes seraient distribuées aux UM les plus démunis.
Ces cartes seraient plafonnées d’un montant journalier, en fonction de la situation de son détenteur.
Cette distribution pourrait être faite par le biais des collectivités et des associations dans la plus grande transparence et équité, afin d’éviter tout abus, pour ce faire :
  • La création d’une feuille d’émargement pour chaque collectivité et association ;
  • La vérification du nombre de cartes alimentaires pour les collectivités et associations ;
  • La vérification du nom et prénom des personnes bénéficiaires des cartes alimentaires, date et signature ;

Les étudiants, jeunes travailleurs, jeunes chefs d’entreprise en début de création de leur activité, et les parents isolés et ou les familles monoparentales bénéficieraient de ces cartes.
      Les collectivités et les associations feraient remonter le nombre de cartes alimentaires restant auprès du ministère. Si la totalité du montant alloué n’est pas utilisée durant l’année d’octroi, le montant ne serait pas cumulable l’année suivante. 
      Une chose importante concernant ces cartes, il n’y aurait pas de date de péremption mais seulement la date de l’année en cours, pour permettre un contrôle efficace, d’une année à l’autre. De plus, elles seraient renouvelables auprès des différentes collectivités.


Création d’une coopérative pour les UM :
En amont, il serait important que les collectivités recensent toutes les entreprises locales, régionales, nationales. Afin que ces dernières créent une coopérative dans le but de développer une/ou des banques alimentaires. Cela permettrait de voir l'implication des entreprises dans cet élan de solidarité pour les UM les plus démunis. De plus, cela mettrait en exergue l’implication des entreprises, ainsi ces dernières bénéficieraient d’un label écosolidaire.
Cette coopérative inciterait les entreprises à jouer le jeu tout en bénéficiant d’avantages (exonérations).

Ces différentes propositions s’inscrivent dans un élan de solidarité pour nos compatriotes, familles, et amis des Outre-mer. Ces suggestions permettraient d’anticiper d’éventuelles problématiques futures. In fine, ces idées participeraient dans la lutte contre la précarité et l’exclusion sociale, ainsi que les différentes formes de violences sociales mentionnées précédemment.
À l’unisson pour nos Outre-mer !
 
                   Ahne-Love CHASTE, Sabine COUCHY- ROMAIN, Jonathan CHASTE.

 

Ahne-Love CHASTE, Sabine COUCHY- ROMAIN, Jonathan CHASTE.

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