Mini biographie d’Aslan ISMAILOV :
Alan ISMAILOV est né en 1958 en Géorgie. De 1983 à 1989, il a occupé le poste de juge puis celui de président du tribunal dans la région de Stravropol (Russie). Puis il est retourné en Azerbaïdjan en qualité de procureur en chef pour le procès de Soumgaït. En 1996, il a fondé son cabinet d’avocat, et en 2006 il crée Ismaïlov and Partners.
Mots d’ouverture :
Aslan ISMAILOV a tenu à remercier chaleureusement le public qui a fait l'effort de venir aux vues des évènements sociaux à Paris
, « Votre présence ici ce soir est une preuve de votre soutien inébranlable à l'Azerbaïdjan, et nous vous en sommes infiniment reconnaissants ».
Le monde actuel vit une grande période d’instabilité politique et sociale où les manigances orchestrées par certains gouvernements étrangers sont monnaie courante. C’est pour cela qu’il est important de défendre la vérité. Notre conférencier a été persécuté et radié 3 fois de l’ordre des avocats pour avoir défendu la vérité concernant un pan de l’Histoire qui a été falsifié en apportant des preuves à son discours, dont
‘’ l’acte d’accusation originelle ’’sur le massacre de Soumgaït, qui a été présenté
. Aslan a travaillé durant des décennies en tant que président du tribunal auprès de Mikhaïl GORBATCHEV ancien dirigeant de l’URSS (Union des républiques socialistes soviétiques), dans un contexte de guerre froide (URSS/États-Unis d’Amérique).
Le Massacre de Soumgaït : stratégie de désinformation et de manipulation ?
Lors du procès de Soumgaït, l'acte d'accusation comportait 400 pages par volume, avec la mention d'un Arménien. La lecture quotidienne des volumes «
était effrayante ». Tous les points de l’investigation convergeaient vers l’URSS comme étant le «
commanditaire de ce massacre ». Les Azéris et les Arméniens ont été «
les victimes collatérales de cette manipulation russe ». L’auteur fait un parallèle avec ce qui se passé en Crimée en 2008 et dans le Donbass actuellement, «
c’est un procédé similaire à ce qui s’est passé à Soumgaït, car la politique russe est de diviser pour mieux régner ». De plus, il met en exergue un élément fondamental concernant la constitution de l’équipe en charge de l’instruction «
provenait de Moscou, avec des enquêteurs juifs, Biélorusses, Arméniens, Russes, sans un seul enquêteur Azéri ». Aslan a partagé un épisode de son livre dans lequel, il fait référence à deux jeunes qui l’avait averti au sujet d’un arménien membre du KGB (ancien service de renseignement et de sécurité intérieure de l’Union soviétique), un «
dénommé Saturien qui donnait des instructions, ce qui démontrait que nous étions sous la surveillance du KGB du Haut-Karabakh »
- Le rôle de la presse russe :
La presse soviétique a « rapporté qu’il y avait des milliers de morts lors du massacre. Cependant, l'acte d'accusation de Moscou avait déclaré que seules 30 personnes avaient été tuées, dont 26 Arméniens et 6 Azéris qui défendaient leurs voisins arméniens ». Deux jours après la fin du massacre, les médias français et américains ont relaté les faits. Cette vitesse de diffusion d’informations démontre une chose, « que les informations étaient déjà connues avant la fin du massacre de Soumgaït ». Bien que, lors de cette période de guerre froide, la communication russe était fermée. Aslan a posé une question à l’assemblée « Qui avait besoin de Soumgaït ? Gorbatchev, la diaspora arménienne de France, des États-Unis, d’Europe, le KGB de l'Union soviétique ».
La stratégie médiatique de l’URSS était de faire en sorte que l’Azerbaïdjan soit diabolisé aux yeux du monde, par le biais de « son bras armé l’Arménie, en contrepartie de donner aux nationalistes arméniens le Haut-Karabakh ». Le but de cette manœuvre était de créer « des conflits inter ethnique pour faire éclater l’URSS.
- Mikhaïl GORBATCHEV démocrate ou mythe ?
Mikhaïl GORBATCHEV, ancien dirigeant de l’URSS était présenté dans les livres d’histoire comme un démocrate et défenseurs de la paix. Il a reçu le prix Nobel de la paix en 1990 pour ses efforts à mettre fin à la guerre froide, et également comme un acteur majeur lors de l’effondrement de l’URSS.
Toutefois, à la suite de l’effondrement de l’URSS, la guerre a commencé à éclater un peu partout dans le Caucase, puis en Moldavie. Aslan a reposé au public cette question «
A qui cela profite-t-il ? » il a répondu à sa question «
à GORBATCHEV et à la diaspora arménienne qui est devenue puissante, et dans la foulée GORBATCHEV reçoit son prix Nobel pour la paix, c’est une pensée qui ne vous plaira pas à vous français ». La stratégie mise en place par GORBATCHEV avec l’appui de ses proches conseillers, qui «
étaient des nationalistes arméniens », ces derniers ont joué un grand rôle notamment aux États-Unis, puisqu’il y avait une «
diaspora arménienne nationaliste en Amérique et elle devait dessiner le portrait de GORBATCHEV comme un démocrate ». Cette diaspora arménienne servait de caisse de résonnance dans le but de faire rayonner l’image pacifiste de GORBATCHEV.
De plus, Aslan ISMAYILOV, affirme avec véhémence que «
GORBATCHEV n’a jamais voulu faire disparaitre l’URSS, il voulait la garder, je vous le jure !!! ». L’ancien juge a affirmé que lors de l’invasion de la Crimée et du Donbass «
Poutine a été soutenu par GORBATCHEV !” L’ancien homme de droit de l’URSS avait travaillé à Stravropol ainsi que GORBATCHEV.
Aslan est revenu sur le sombre passé de GORBATCHEV, lorsqu’il travaillait à Stravropol. L’ancien dirigeant de l’Union soviétique était surnommé «
petite enveloppe » en raison de sa propension à accepter des pots-de-vin. Aslan a décrit Mikhaïl comme étant le haut fonctionnaire le moins instruit, mais le plus corrompu qu’il ait connu, cependant il n’a pas manqué de reconnaitre qu’il avait développé une forte compétence en communication, qui l’a utilisé pour être force de proposition tout en étant machiavélique.
Désencerclement cognitif par l’information :
En 1918, le rédacteur en chef du journal ‘’Renaissance’’ en Géorgie, avait pour ligne éditoriale «
de ne pas obéir à l’URSS afin d’être indépendant et d’éviter les conflits dans le Caucase » affirme Aslan.
Sava PERI est né en 1899 Géorgie et de confession juive. Il était journaliste, en 2001 il a rédigé un article en Israël, dans lequel il décrivait les conditions de vie des azéris pendant la période de l’URSS. Les «
Azéris vivaient moins bien que les Arméniens dans le Haut-Karabakh, et les nationalistes arméniens vivaient mieux dans le Haut-Karabakh que les Azéris en Azerbaïdjan ». Alors que l’Azerbaïdjan était présenté par «
la presse internationale comme un pays barbare, avec le massacre de Soumgaït ».
Diviser pour mieux régner : une continuité actuelle ?
Aslan est revenu sur la période entre 1991 et 1994, et a affirmé que le Haut-Karabakh n’avait pas été conquis par les Arméniens, mais par les Russes qui en détenaient plus de la moitié. Cette division s’inscrivait dans la stratégie Russe de garder entre ses mains le pouvoir sur l’Arménie et l’Azerbaïdjan.
Aslan est revenu sur la guerre de 44 jours opposant l’Arménie à l’Azerbaïdjan, en amenant une précision sur le rôle de la Russie. Notamment sur le fait que la Russie n’ait pas soutenu l’Arménie et est restée muette, car «
la Russie espérait après la défaite de l’Arménie que le 1er ministre Pashinyan soit renversé mais cela n’a pas été le cas, sinon la Russie aurait récupéré le Haut-Karabakh ». De plus, il a rajouté un élément important sur le fait que «
si le traité de paix n’a pas été signé c’est à cause de l’influence Russe, et que la Russie ne veut pas que le Haut-Karabakh soit libéré ».
Remerciements : Association Dialogue France-Azerbaïdjan
Aytan MOURADOVA