Un après-midi d'automne au pied de la Tour Eiffel, le Service Culturel de l’Ambassade de la République d’Azerbaïdjan a accueilli un salon littéraire et musical d’exception, consacré à Khurshidbanu Natavan (1832-1897), figure emblématique de la poésie du Caucase du Sud.
SEM Leyla Abdullayeva, Ambassadrice d’Azerbaïdjan en France, ouvrit la rencontre par un discours vibrant, rappelant combien Natavan incarne la mémoire vivante de son pays. Elle évoqua également Alexandre Dumas qui, lors de son voyage au Caucase en 1858, décrivit avec admiration la noblesse et la richesse culturelle du Karabakh. Le rapprochement entre l’écrivain français et la poétesse du Caucase souligne la force des lettres lorsqu’elles deviennent passerelles entre les nations.

La poésie de Natavan, empreinte de délicatesse et de profondeur, explore les thèmes universels de l’amour, de la séparation et de la fragilité du destin. Ses vers, d’abord lus en Azerbaïdjanais puis traduits en français, furent portés avec émotion par la voix de la poétesse Fatima Chibane et par la traduction sensible de Sitara Guliyeva, sous la présentation élégante d’Alain Trémolières. La double lecture permit au public parisien de découvrir à la fois la richesse de la langue Azerbaïdjanaise et la résonance intemporelle de ses images poétiques.
La musique donna ensuite une profondeur nouvelle aux textes : le kamantcha d’Elshan Mansurov et le tar d’Elchin Naghiyev — deux instruments inscrits au patrimoine immatériel de l’UNESCO — enveloppèrent l'après-midi de la force du mugham, cet art musical azerbaïdjanais où se mêlent virtuosité et émotion. Les maîtres musiciens, déjà familiers du public français, offrirent une interprétation qui fit vibrer l’âme du Caucase du Sud jusque dans les murs du centre culturel.

Le partage se poursuivit autour de pâtisseries Azerbaïdjanaises et d’un thé parfumé, fidèle aux traditions d’hospitalité du pays. La rencontre s’acheva dans les jardins du Centre Culturel, au pied de la statue de Natavan, par une photo de groupe réunissant participants et artistes.
Cet après-midi littéraire et musical ne fut pas seulement un hommage à une poétesse : il incarna la vitalité d’un patrimoine qui relie l’Azerbaïdjan au monde, rappelant que la culture, plus que tout discours, demeure l’un des instruments les plus subtils de la diplomatie.
Remerciements Aytan Mouradova.
Crédits photos : Maya Baghirova
Jonathan CHASTE