Paris, 26 juin 2025 – À l’occasion du 80e anniversaire de la Victoire de 1945, l’Ambassade de la République d’Azerbaïdjan en France a organisé une exposition photographique d’une grande force symbolique, consacrée aux combattants Azerbaïdjanais engagés dans la Résistance française. Un moment rare, où l’histoire, la diplomatie et la mémoire se sont conjuguées dans un hommage solennel aux oubliés de la guerre.

Intitulée « Mémoire partagée : les Azerbaïdjanais dans la Résistance française », l’exposition s’est tenue au Service Culturel de l’Ambassade à Paris, en présence de plusieurs invités officiels, de descendants de combattants et d’intellectuels engagés dans la réhabilitation historique de ces figures méconnues. Trois familles de héros Azerbaïdjanaises ayant combattu dans les maquis français avaient été spécialement conviées à cet événement d'une haute portée humaine.



L’ouverture de la cérémonie fut assurée par Son Excellence Madame Leyla Abdullayeva, ambassadrice de la République d’Azerbaïdjan en France, qui a rappelé que les liens entre la France et l’Azerbaïdjan s’étaient aussi tissés dans le sang versé pour la liberté. Elle a souligné l’importance du pétrole Azerbaïdjanais dans la capacité de l’URSS à résister à l’invasion nazie mais pas que. Ainsi, que le rôle de combattants Azerbaïdjanais qui, capturés puis évadés des camps allemands, ont rejoint les maquis français.

Parmi eux, une figure émerge avec éclat : Ahmadiyya Jabrayilov, plus connu sous le nom de guerre « Akmed Michel » ou encore « Kharko », soldat soviétique devenu résistant dans le Sud-Ouest français. Capturé sur le front de l’Est, évadé, puis intégré dans le Maquis de Cabertat, il participa activement à la libération de villes comme Montauban, Toulouse, Rodez ou encore Strasbourg. Il sera même brièvement nommé commandant d’Albi par les FFI (Forces Françaises de l'Intérieur).

Les Forces Françaises de l’Intérieur, ont été créées en 1944 sous l’autorité du général de Gaulle pour unifier les différents réseaux de résistance armée opérant sur le territoire. Leur mission : saboter, libérer, et accompagner les Alliés dans la reconquête du pays. De nombreux maquisards, souvent étrangers ou anciens prisonniers de guerre, ont rejoint leurs rangs, à l’image de Jabrayilov.

Blessé à plusieurs reprises, arrêté, torturé, puis de nouveau libéré, son destin tient de l’épopée. Intégré au 3e Régiment de Hussards FFI, Jabrayilov combattra jusqu’à la victoire aux côtés de la 1ère Armée française du général de Monsabert.

Le colonel attaché de défense de l’ambassade a ensuite pris la parole pour introduire Alexandre Wattin, président de l’ORFACE (Observatoire des Relations Franco-Allemandes pour la Construction Européenne ), qui consacre ses travaux à retrouver et faire reconnaître ces combattants. Historien militaire et mémorialiste, Alexandre Wattin mène une entreprise méthodique de reconstitution avec l’appui de l’Institut d’Histoire d’Azerbaïdjan. Un travail précieux, documenté, étayé par des archives régionales, notamment celles du 3e régiment de Hussards, dans lequel plusieurs combattants soviétiques furent enrôlés. Ce dernier a remis trois distinctions aux descendants des familles héroîques qui se sont battus pour aider la France à faire face au nazsime.







La matinée s’est conclue par une visite commentée de l’exposition et un cocktail déjeunatoire fraternel, où se mêlaient mémoire, transmission et diplomatie culturelle. Au-delà de l’hommage, cette initiative incarne une volonté profonde : réhabiliter les mémoires croisées, rendre justice à ceux que l’Histoire avait relégués aux marges, et tisser de nouveaux ponts entre les peuples par la reconnaissance et la gratitude.

Jonathan CHASTE